De quoi s'agit-il ?

Cet espace est consacré à la mise en forme des "proses du transcybérien", sorte de carnet de voyages virtuels en ce qui fut la Cybérie (expression consacrée par nos cousins québécois pour dénommer la blogosphère).
Je l'ai imaginé à la façon d'un trajet d'une Moscou à une Vladivostok irréelles, au sein de différents espaces parcourus ainsi que les couloirs des wagons d'un train d'écritures : le transcybérien.
Il sera découpé en plusieurs tronçons s'inspirant de la réalité géographique, et marquant des étapes clefs dans cette alternance de billets d'humeur, de commentaires inspirés, de correspondances plus ou moins intimes, et de portraits au couteau.
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Auteur cybérien post-Poétique.

vendredi 24 juillet 2009

Premier wagon, premier train

Je suis près de la fenêtre. Dans un compartiment, il y a huit places. Près de la fenêtre, il y a cette tablette qui se rabat presque sur les genoux. Ce soir, je suis seul dans le compartiment, et j'emploie cette tablette pour poser mon écritoire.
Les lignes de train ont défilé comme celles de la main, incertaines, sans terminus annoncé. Vladivostok ? Une vue de l'esprit, une promesse faite au vent en attendant des lendemains meilleurs. Les destinations sont mensongères : elles sont des panneaux tournés au gré du vent, je hais les faiseurs et les faiseuses de vent, ceux et celles, s'aérant l'aisselle de leurs vanités, suis-je beau, suis-je belle ? Peu importe, puisqu'à l'usure, ça sent toujours mauvais !
Les odeurs de sueur imprègnent les trains. Parfois, on y devine plus encore de l'intimité des gens... Bien que je respectasse les gens qui kiffent le sexe, ce dernier me fait gerber sans amour. Le sexe sans amour, comme un pari sur leur fébrilité existentielle, ressemble aux défilés des carnavals, masqués, sans la moindre possibilité d'être soi, juste jouir, le mardi soir, mardi gras s'il en est, même si les grâces ne sont pas toujours celles que l'on croit, et que des grasses font mieux affaire que celles qui se croient les reines !
Nulle beauté n'est garante de bien-être !
J'eus beau tourner et retourner le bruit des rails, celui des vagues quand elle posait son épaule contre la mienne, les océans sont inertes à nos chamailles, et j'oublie jusqu'aux reliques de son hymen.
Je me souviens du premier train.
Loin d'elle, alors...
Le premier train... Elle n'a pas connu le premier train. J'étais en une Moscou imaginaire. La gare était grouillante. Bien sûr, il y eut Mona. Elle arrivait de Transylvanie.
Mais si tout grouillait, nous nous installâmes tous au même endroit.
La première fut Diane !
Beauté percée !
Elle fut la première à s'asseoir à mes côtés. Les beautés percées fuient : certains mots leur échappent. Mais leur langue est habile, succincte, souvent, mais leste, et nos concessions modestes...
Mona était face à moi, Vincent vint face à Diane.
Vincent est un prénom fascinant !
Vingt sangs...
J'ai aimé les lire de concert, Di et V, comme des lyres de concert, comme des pavements sur les via que j'épiai, Vincent et ses anagrammes, Diane, Diane, Diane...
Se posèrent Llya et Just, qui me surnommèrent "le capitaine"...
Annaëlle entrait... Tipoule et elle se firent quelques politesses...
C'était le premier train.
Vous savez ?
On ne s'est jamais vraiment perdus.
On ne se perdra jamais.
C'était une Moscou virtuelle, un embarquement pour le transcybérien. Nous vécûmes chacun nos aventures. Certaines douces, certaines dures. Je crois bien que nous étions huit, effectivement. D'autres nous rejoignirent.
C'était un beau voyage !
Vous serait-il plaisant que je le conte ?

1 commentaire:

valou a dit…

oui Michel contes nous, que je sirote tes mots.