De quoi s'agit-il ?

Cet espace est consacré à la mise en forme des "proses du transcybérien", sorte de carnet de voyages virtuels en ce qui fut la Cybérie (expression consacrée par nos cousins québécois pour dénommer la blogosphère).
Je l'ai imaginé à la façon d'un trajet d'une Moscou à une Vladivostok irréelles, au sein de différents espaces parcourus ainsi que les couloirs des wagons d'un train d'écritures : le transcybérien.
Il sera découpé en plusieurs tronçons s'inspirant de la réalité géographique, et marquant des étapes clefs dans cette alternance de billets d'humeur, de commentaires inspirés, de correspondances plus ou moins intimes, et de portraits au couteau.
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mercredi 9 mai 2012

Ecrire... Un 18 Avril. Lettre ouverte


Depuis quelques jours j'ai peu d'inspiration. Il ne faut pas trop lutter contre ces choses là, surtout quand on me ressemble. Alors ce soir j'ai décidé de raconter ma vie bourrée de trous. D'abord parce que je le vaux bien ! Ensuite parce que je ne suis pas forcément motivé pour intéresser les gens mais plutôt pour me soulager. Alors pardon ! Puisque Dieu est miséricorde, ses enfants doivent l'être aussi... (qu'est-ce que c'est agréable de prêcher comme un curé !)
Néanmoins, j'ai compris une chose : Parler de ma vie c'est parler de mon écriture. Rien avant, rien après, rien de plus, la nécessité unique, le trépas, père de l'angoisse. Je suis en train de vivre ce qui me reste de vie dans le souci obsessionnel de l'écriture. Je la considère sacrificielle et incontournable. Un ami, critique littéraire, me dit un jour : "l'écriture est une ordalie !"
Je la vis ainsi... Comme la seule chose qu'il me reste, en tout cas la seule chose vraie, le jugement de Dieu. Je suis entier pour elle, pour ma seule véritable amante, avec sa coiffe bretonne et le goût salé de ses baisers. J'écris aussi pour que mes deux chérubins sachent, plus grands, qui leur père était ,au fin fond de ses contradictions, de ses tourments, de ses espoirs, de ses rêves les plus fous et de ses souvenirs les plus troublants.
J'écris de nouveau ! Depuis un 18 Avril, il y a un an, jour pour jour, soir pour soir, parce que par hasard, j'avais croisé le regard qui me hantait depuis 13 ans, et un improbable bouton virtuel : Celui des espaces perso MSN.
A ceux qui me connaissent, il y eut ce premier blog : "Le coin des poètes disparus".
Ahhhhhh ! Vincent, Tipoule, Diane, Annaëlle, Just, Etoile, Edith, Stéphanie, et ta copine, Audrey, la divine Audrey ma correspondante littéraire, la plus douée de nous tous, et les autres qui vinrent après : JC, et mes lilas chéris... Et tous les autres qui savent bien que je ne peux les citer par manque de place, non pas dans mon coeur, mais sur cette page.
J'ai su que Cécilia n'existait pas... J'ai rencontré Audrey... Elle existait au point d'être dure... Tu sais bien Audrey que je te pardonne tout pour ton talent. Parce que je sais que nous ne sommes pas fait pour nous aimer mais pour écrire ensemble.
C'est toi ma jolie qui m'a donné envie de détruire ce premier blog.
Je crois que Stéphanie l'avait deviné...
Alors j'ai décidé de jouer les coucous !
D'écrire sur le blog des autres !
Hein Audrey bis ?
Hein Michèle ?
Hein Marie ?
Hein Mourka ?
Ahhhhhhh ! Mourka !
Je suis si fier de t'avoir écrit "les nuits blanches à Moscou".
Il est très rare d'écrire bien sous l'emprise de l'alcool, tous ceux qui écrivent le savent...
Et pourtant... Ces nuits blanches, j'en suis très fier.
Puis j'ai regardé le film "Gandhi". J'en recréais un poème et un nouveau blog... Transitoire...
Ce fut aussi le blog de la transformation de mon écriture.
L'influence de Maïakovski.
Puis je partis en Irlande : C'est beau l'Irlande ! Elle est à chacun le miroir de ce qu'il est, le miroir de Galadrielle ; il faut un jour oser s'y mirer...
En rentrant de façon précipitée, je voulus faire une grande lessive dans la matrice, ne conservant de liens que ceux qui me sont sincères.
Le blog disparut, et ce n'est qu'à la pulsion d'un échange avec Monsieur Kassovitz, que vous devez de lire ceci, ici. Trois blogs pour trois volets d'un recueil en triptyque.
Après c'est juste une question de réorganisation : Les chants D'Ouest dominants (nom du 2nd blog) se diviseront en trois volets. Leurs noms seront "Accidental", "Vers d'escales", "Un peu plus à l'Ouest capitaine". Chacun comportera trois chapitres de 30, 21 et 30 textes.
"Accidental" sera donc divisé entre "Ouest", "Around Pont-Croix", et "Brest".
"Vers d'escales" sera divisé entre "Paris", "Afrique", et "Ailleurs".
"Un peu plus à l'Ouest capitaine" sera divisé entre "les petites choses", "les maîtres du vent", et "les champs intérieurs".
Le cadre du puzzle est défini. Reste à finir les pièces et à les assembler.
Mon objectif est de finir le 18 Mai, cela fera 13 mois d'écriture, mais je sais pertinemment que ce sont 20 ans de vie et de réflexion qui sont derrière. Voire plus...

Mon histoire commence à 14 ans 1/2, à mon entrée en seconde, Septembre 1983.
Micha était un bon élève. Quand on a un papa prof de chimie en fac, c'est une fatalité qu'on se doit d'assumer. Chaque mauvaise note en math est un drame intérieur.
Mais en seconde, j'ai croisé le chemin d'un maître, plus tard j'y ai reconnu mister Keating, d'où le nom de mon premier blog. J'étais un petit breton qui vivait en région parisienne, Maisons-Alfort !
J'étais très introverti, je me sentais très laid.
A cette époque David Bowie chantait sa China Girl.
Mais j'aimais raconter...
J'étais un excellent commentateur sportif !
Je crois que c'est ce détail qui accrocha mon prof.
Et puis, j'avais une telle soif de savoir...
Cet homme me transforma, comme dans le film...
Il me fit prendre conscience de mes capacités orales.
Il me fit mobiliser mes capacités écrites.
Il me fit écrire ma première vraie nouvelle.
J'eus la note absolue avec une page de commentaire.
Cet homme, agrégé de lettres et de philo, quitta le cursus classique dans la violence.
Je m'en retrouvais marqué : J'étais son rejeton. Et Renaud chantait "Morgane de toi" sur un clip de Gainsbourg qui déchaînerait aujourd'hui les traqueurs de pédophiles, ayatollah de la pensée unique.
Sans m'en rendre compte, j'étais déjà en lutte face à un système.
Et l'été suivant ce fut mon premier flirt : Une jolie toulousaine. Ma si chère mère, affectivement, me disait qu'elle était jolie avec ses cheveux couleur plume de corbeau, leurs reflets bleutés...
A l'époque Axel Bauer chantait "Cargo".
Je me suis retrouvé en première scientifique avec des imbéciles formatés pour le prosélytisme à la française... J'étais pas seul... Sur une classe de 32, nous fûmes 15 à redoubler...
Les boites à bac du public se cachent derrière leurs statistiques.
Et Michel, néo-punk, se mit à plaire en oubliant d'écrire...
je travaillais à la guitare.
Mes étés bretons me firent croiser le regard d'une belle.
Sur "Angie", en 1986, dans une boite de nuit d'Audierne, elle m'embrassa.
Je crois que c'est le seul sentiment amoureux dont je puis être sûr encore aujourd'hui.
La rentrée en terminale qui suivit fut douloureuse.
Comme tout amour d'été il s'éteint avec l'automne.
Mais il survécut en moi tandis qu'un Téléphone disparu me parlait de son "autre monde".
Et en Janvier, je fis une rencontre plus qu'importante : Renaud répétait à 100 mètres de chez moi dans un vieux cinéma désaffecté.
Je suis rentré dans son jeu... J'ai la chance d'avoir rencontré un vrai poète.
Vous imaginez Renaud ? Le petit branleur de 18 ans, il l'a un peu pris sous son aile !
De ce jour, je me suis mis à écrire des chansons... Donc à écrire des vers...
Le mois D'avril 1987, me ramena à ma belle de l'été précédent.
Le mois de Mai en Loraine en écoutant "with or without you".
L'essai antipodien de Blanco, à la dernière minute d'un matin qui précédait mon bac philo.
La belle sosie de l'autre, qui écoutait de Chris Isaak les bleus hôtels, comme leurs yeux, leurs sourires parsemés de ces taches de rousseurs qui m'ont guidé comme les cailloux du petit poucet.
J'ai rencontré Valérie, ma métisse... Page tournée.
Je me suis calmé...
Mon écriture à nouveau quelque peu endormie jusqu'à ce que Cantat me parla de l'arrière des taxis, dans la chaleur mémorable de cet été 1989 de tous les possibles.
Puis j'ai rencontré Béa, un soir de Saint Patrick 1990...
J'ai écrit un article sur l'Irlande du nord dans l'idiot international, très agressif...
Béa était blonde vénitienne et un peu trop irlandaise...
J'ai beaucoup écrit au côtés de cette fille qui sculptait et dont Camille était l'exemple absolu. Les Waterboys berçaient nos nuits parisiennes. "We will not be lovers", ce devait être vrai.
Ma mère est morte.
D'une maladie qui remontait à Valérie...
J'ai aimé une vraie salope, quelques semaines menteuses dans le quartier latin, avec un plaisir que je ne renierai jamais. Les Pixies déjantaient mon parcours.
J'ai ensuite nié mes logiques pour m'enticher d'une petite bretonne qui deviendrait ma femme, mon ex-femme...
J'ai nié mes études pour partir loin dans la marine !
En Afrique...
C'est beau l'Afrique !
Puis je devins Brestois... Tostaki.
Le matin, place Guérin, je m'enfilais un petit noir pendant que Monsieur Miossec était déjà au jaune !
Je rencontrais celle qui me fit écrire les choses les plus belles... Peu... Ce fantôme à la poursuite duquel je suis un peu...
Passé elle, il y eut 13 ans de coma créatif.
Puis une image virtuelle.
Puis ce bouton "espace perso"
J'y mis un vieux texte, pour savoir si ça pouvait intéresser quelqu'un.

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